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Avant de commencer cette édition, j’ai une belle nouvelle :
Je suis Top Legal Voice 2025 ! 🎉
Hier soir, au cœur de Paris, dans la salle du Jeu de Paume, j’ai eu la joie de recevoir le Prix Top Legal Voice 2025.
Ce prix, organisé par Maddyness et Lamy Liaisons, met en avant celles et ceux qui font bouger le monde du droit.
Merci de tout cœur à toutes et tous pour vos votes et votre soutien 💛
Ce prix me rappelle combien il est important de partager, transmettre et innover ensemble.
C’est exactement l’esprit de cette nouvelle série sur l’IA et l’automatisation que nous commençons aujourd’hui !
Pourquoi ?
En 2025 l’IA, le No-code et les automatisations ne sont plus de simples concepts futuristes. Ce sont déjà des outils essentiels pour notre pratique quotidienne. Et il devient urgent de s’y préparer… non pas pour être remplacés, mais pour ne pas se faire dépasser par ceux qui maîtrisent ces technologies.
De mon côté, j’ai commencé doucement :
en regardant des vidéos (notamment celles de Shubham Sharma),
en lisant des articles, en écoutant des podcasts,
et même en testant quelques petites automatisations sur Make.
Mais j’avais envie d’aller plus loin. C’est là que m’est venue l’idée d’inviter un expert sur le sujet.
Pierre-Louis ROQUET, avocat d’affaires certifié Activateur France Numérique et passionné d’automatisation, a accepté de rédiger pour vous 3 éditions spéciales.
Ses exemples concrets parleront surtout aux pros du droit, mais la vérité, c’est que ses conseils sont universels. Dès qu’il y a des tâches répétitives dans un métier, il y a une opportunité d’automatiser.
Ce que vous allez tirer de cette mini-série :
des méthodes simples et des outils pour démarrer sans coder,
des cas pratiques qui montrent ce qu’on peut déléguer aux machines,
une approche pragmatique : garder la main sur ce qui compte, tout en libérant du temps.
En résumé : trois éditions pour comprendre, tester et passer à l’action.
Un immense merci à Pierre-Louis d’avoir accepté de partager son expertise avec nous.
Allez, on démarre avec les fondements de l’automatisation à connaître pour passer à l’action.
Je laisse la parole à Pierre-Louis !
L’automatisation, un allié au quotidien
Dans un monde où tout s’accélère, les professionnels jonglent avec un double défi : la complexité croissante des dossiers et le manque de temps pour les traiter. Or, leur ressource la plus précieuse reste justement… le temps.
C’est là que l’automatisation entre en jeu. Elle permet de déléguer aux outils numériques les tâches répétitives et prévisibles, pour réserver l’intelligence humaine à ce qui fait la valeur du métier : analyser, conseiller, décider.
L’automatisation n’est ni un artifice ni une mode passagère. Elle s’impose progressivement comme une composante essentielle de la pratique juridique moderne. Pourtant, le terme demeure souvent mal compris.
Il évoque tantôt la crainte d’une déshumanisation du métier, tantôt la promesse d’une efficacité quasi mécanique. La réalité se situe ailleurs, dans une zone intermédiaire où la technique vient soutenir, sans jamais la remplacer, la réflexion de l’avocat ou du juriste. C’est précisément cet espace qu’il convient d’explorer pour comprendre comment, par des outils simples et accessibles, chaque praticien peut améliorer la gestion de son activité quotidienne.
Il est donc utile, pour une première approche, de poser les bases conceptuelles et techniques de l’automatisation, avant d’illustrer concrètement son application.
I. Comprendre la logique de l’automatisation
L’automatisation repose sur une idée très simple : dès lors qu’une tâche suit un enchaînement répétitif et prédictible, il devient possible de confier son exécution à un système informatique.
Cette logique ne suppose pas que la tâche soit dénuée de valeur ; elle signifie seulement que sa réalisation n’exige pas, à chaque occurrence, une mobilisation singulière de la réflexion humaine. Ainsi, l’envoi d’un accusé de réception standardisé, la mise en forme d’un document selon un modèle préétabli ou encore la classification de données en fonction de critères objectifs peuvent être confiés à des procédures automatisées.
Le professionnel conserve évidemment la maîtrise intellectuelle de la décision finale, mais délègue à la machine ce qui relève de la répétition.
On peut distinguer, pour simplifier, deux dimensions dans l’automatisation.
La première est celle de la « mécanique », où le système exécute une suite d’instructions définies à l’avance.
La seconde est celle de la « logique conditionnelle », où la machine opère des choix simples en fonction de règles préalablement fixées. C’est cette seconde dimension qui ouvre la voie à des usages particulièrement pertinents dans la pratique juridique.
II. Les notions fondamentales : texte dynamique, JSON, module, tri et filtre
Afin de progresser dans la maîtrise de l’automatisation, il est nécessaire d’acquérir un vocabulaire de base. Ces notions, bien qu’issues du domaine technique, peuvent être expliquées en termes accessibles à tous, sans connaissance préalable approfondie en informatique.
1. Le texte dynamique
Le texte dynamique, c’est l’opposé du texte statique.
Un texte statique reste toujours identique.
Un texte dynamique, lui, s’adapte au contexte ou aux données qu’on lui fournit.
En pratique, ça change tout.
Exemple juridique : un modèle de contrat qui se complète automatiquement avec les informations du client. Plutôt que de retaper manuellement « Monsieur Dupont, demeurant 12 rue de la Paix, 75002 Paris », le modèle insère ces données tout seul à partir d’un formulaire ou d’une base.
Résultat : moins d’erreurs de saisie, une rédaction plus rapide et des documents homogènes pour tout le cabinet.
2. Le JSON
Le JSON, acronyme de JavaScript Object Notation, est un format de structuration des données particulièrement répandu.
Pas besoin de maîtriser le code pour en comprendre l’idée : le JSON sert à représenter une information sous forme de paires « clé : valeur ».
Exemple simple :
Ce mode de représentation favorise le dialogue entre différents logiciels, qui peuvent lire et traiter l’information de manière standardisée.
Le JSON est donc un langage de passerelle : il rend possible l’interopérabilité des systèmes, condition indispensable à une automatisation fluide des processus.
3. Le module
Un module désigne une brique fonctionnelle, une unité logicielle qui accomplit une tâche précise.
Dans un raisonnement juridique, on pourrait le comparer à un article de loi, à une jurisprudence ou un article de doctrine : chacun a son domaine propre, mais c’est leur articulation qui construit la cohérence d’un ensemble normatif.
De la même manière, en automatisation, les modules sont conçus pour être combinés entre eux. L’un peut extraire des données, un autre peut les transformer, un troisième peut les transmettre.
Le professionnel qui comprend cette logique modulaire saisit rapidement comment construire une chaîne de traitement adaptée à ses besoins, sans nécessairement recourir à une programmation complexe.
4. Le tri et le filtre
Ces deux opérations constituent les pierres angulaires de tout processus automatisé.
Le tri consiste à organiser les données selon un ordre prédéfini : alphabétique, chronologique, numérique, etc.
Le filtre, quant à lui, opère une sélection en fonction de critères spécifiques.
Dans la pratique juridique, cela se traduit par la possibilité de classer automatiquement les courriels selon l’expéditeur ou l’objet, de regrouper les documents de procédure par nature ou par juridiction, ou encore d’extraire d’une base de données les seuls dossiers en cours relevant d’un certain domaine du droit.
Ces opérations, qui paraissent élémentaires, sont en réalité le socle sur lequel reposent des usages plus avancés de l’automatisation.
III. Les bénéfices de l’automatisation
À ce stade, il est légitime de s’interroger sur l’utilité concrète de ces concepts dans la pratique quotidienne.
Les bénéfices de l’automatisation se voient très vite, sur trois plans : efficacité, sécurité et qualité.
Efficacité : moins de temps perdu sur les tâches répétitives.
Exemple : un contrat généré automatiquement à partir d’un modèle, c’est des heures gagnées par rapport à une rédaction manuelle. Même chose pour la boîte mail : avec un tri automatique, l’avocat se concentre sur les messages importants au lieu de s’épuiser à classer.Sécurité : moins d’erreurs et plus de traçabilité.
Un oubli de clause obligatoire ? Un mail mal classé ? Ces risques diminuent avec des règles automatisées. Et en cas de contrôle ou de contentieux, les process sont plus clairs et mieux documentés.Qualité : des documents homogènes et une organisation fluide.
Les modèles dynamiques assurent une présentation uniforme. Les filtres appliqués aux communications garantissent que l’information circule correctement. Résultat : une image professionnelle renforcée et plus de temps pour se concentrer sur le fond des dossiers.
En résumé : l’automatisation ne se contente pas de faire gagner du temps. Elle sécurise, fiabilise et améliore la qualité du travail au quotidien.
IV. Cas pratiques : le classement automatisé des courriels
Il est temps à présent d’illustrer concrètement ces notions par une application particulièrement parlante : la gestion automatisée des courriels.
Chacun sait que la boîte de réception constitue à la fois un outil indispensable et une source de surcharge permanente. Or, l’automatisation offre des solutions simples et efficaces pour reprendre le contrôle.
1. Automatiser dans Outlook
Microsoft Outlook permet de créer des « règles » qui orientent automatiquement les messages entrants.
L’avocat peut par exemple définir qu’un courriel provenant d’un certain client soit immédiatement déplacé dans un dossier spécifique. Il est également possible de classer les messages selon leur objet, par exemple en regroupant tous ceux qui contiennent le terme « contrat » dans un répertoire dédié. Ces règles fonctionnent comme des filtres : elles examinent chaque message selon des critères définis, puis déclenchent une action correspondante.
L’utilisateur conserve bien sûr la faculté de paramétrer ces règles à son gré, qu’il s’agisse de marquer automatiquement comme important un message d’un associé, ou de rediriger vers un collaborateur les courriels relatifs à une procédure particulière.
La puissance de l’outil réside dans sa flexibilité : il n’est nul besoin de compétences techniques avancées, mais simplement d’une compréhension claire de ses propres besoins organisationnels.
Fichier > informations > gérer les règles et les alertes :
2. Automatiser dans Gmail
Gmail offre un système similaire fondé sur des filtres et des libellés.
Exemple concret :
un filtre identifie tous les mails envoyés par une juridiction et leur applique automatiquement le libellé « contentieux en cours ».
les messages liés à la facturation peuvent être regroupés sous le libellé « comptabilité », ce qui simplifie leur recherche.
Gmail permet également de combiner plusieurs critères : expéditeur, objet, mots-clés, taille des pièces jointes.
Les actions possibles sont variées : archivage automatique, suppression, transfert vers une autre adresse, ou encore mise en avant dans la boîte principale. L’avocat dispose ainsi d’un instrument souple et puissant pour rationaliser le flux quotidien de courriels.
Pour tester : dans Gmail, cliquez sur Filtres (à côté de la barre de recherche), puis remplissez les champs selon vos critères.
3. Les bonnes pratiques
Si l’automatisation du classement des courriels constitue un atout indéniable, elle doit être mise en œuvre avec méthode.
L’excès de règles ou de filtres risque de créer une complexité excessive, contre-productive.
Il convient donc de privilégier une approche graduelle, en identifiant d’abord les catégories les plus fréquentes ou les plus critiques de messages, puis en affinant progressivement la grille de tri.
Par exemple, classer toutes les newsletters dans un même dossier permet de désengorger la boîte de réception.
Il importe également de prévoir une révision périodique des règles établies. Les pratiques évoluent, les clients changent, les dossiers se transforment. Une règle pertinente à un instant donné peut devenir obsolète quelques mois plus tard. Le contrôle régulier assure le maintien de l’efficacité et évite l’encombrement.
Conclusion
L’automatisation n’est pas une révolution spectaculaire, mais une évolution silencieuse qui transforme la manière de travailler.
Elle s’appuie sur des concepts simples – texte dynamique, JSON, module, tri et filtre – qui permettent de concevoir des processus souples et adaptés aux besoins du cabinet. Elle offre des bénéfices tangibles en termes d’efficacité, de sécurité et de qualité.
L’exemple du classement automatisé des courriels montre bien la force de ces outils. Ce n’est pas une fin en soi, mais une première étape. Chaque fois qu’un professionnel délègue à la machine une tâche répétitive, il gagne du temps pour ce qui fait la valeur de son métier : réfléchir, conseiller, accompagner ses clients.
L’avenir ne se joue pas dans une opposition homme contre machine, mais dans l’intelligence de leur collaboration. Celui qui apprend à utiliser ces mécanismes simples prend un avantage décisif dans un environnement de plus en plus exigeant.
Merci encore une fois à Pierre-Louis ROQUET pour cette première édition !
Aujourd’hui on a beaucoup parlé d’automatisation et à peine touché à l’IA. C’est volontaire : il faut d’abord comprendre les bases de l’automatisation pour ensuite les relier intelligemment à l’IA.
Dans la prochaine édition on passe du concept à la pratique.
Pierre-Louis vous fera découvrir 3 outils simples et puissants (Make, N8N et Tally) et une méthode en 4 étapes pour lancer vos propres automatisations.
Au programme : générer automatiquement un document juridique à partir d’un simple formulaire, ou encore extraire et classer automatiquement les pièces jointes d’un nouveau client.
Bref, de quoi passer très vite de la théorie à la pratique !
J’ai vraiment hâte de découvrir la suite de cette mini-série… et j’espère que vous aussi !
Y a-t-il un point que vous voudriez qu’on creuse encore plus en détail ?
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Daria







